Source: Le 360 Afrique

Une campagne d’information et de sensibilisation incitant les jeunes filles à s’intéresser aux matières scientifiques dans les établissements scolaires de Libreville, vient de révéler au grand jour deux visages encore méconnus du grand public, deux lycéennes se sont révélées être des ambassadrices pour les femmes dans le domaine des sciences. 

L’une Sylvie Mbazogue, rêve de la Nasa avec son robot de recyclage. L’autre, Clean Verlène Ondo Mboutsila, n’est pas moins ambitieuse.

Élèves de seconde scientifique au Lycée Nelson Mandela de Libreville, elles partagent une passion pour la robotique.
Les deux condisciples, qui partagent la même classe, travaillent depuis plus d’une année sur un projet de création d’un engin de recyclage de déchets, prémices d’une start-up. Elle leur a valu une place dans la délégation officielle du Gabon lors de l’exposition 2020 de Dubaï.
Dubaï est d’ailleurs le nom éponyme du modèle de robot que les deux adolescentes souhaitent mettre en service.

“Il sert à recycler les ordures. Mais chaque partie du robot joue un rôle. C’est une grande opportunité dans le domaine de la programmation. Cela m’apprend énormément de nouvelles choses. Je souhaite vraiment un prototype que personne d’autre ne va réussir à créer. Et je vais tout faire pour y arriver. J'espère qu’on va me voir à la Nasa”, dit toute confiante Sylvie Mbazogue, la co-fondatrice du projet de robotique dans le recyclage des déchets au Gabon.

“Aller à la Nasa,” du haut de ses 16 ans, Sylvie Mbazogue voit grand. Mais, en réalité, le projet de robotique qu’elle co-pilote avec sa camarade de Lycée, Clean Verlène Ondo Mboutsila, suit la trajectoire de personnes déterminées à briser les préjugés.

“Je m’intéresse à la robotique parce que j’aime tout ce qui est métal, tout ce que l’on fabrique,” explique-t-elle, avec l’ambition de devenir soit ingénieure ou médecin. C’est à base d’un assemblage de métaux et de câbles électriques que les deux jeunes filles ont monté leur robot témoin. L’engin, encore en phase de test, fonctionne avec des piles rechargeables.

Ce sont des exemples comme Sylvie et Clean que la caravane qui sillonne les établissements scolaires de Libreville essaie de mettre en lumière. Elle est constituée de femmes professionnelles chevronnées, dont des médecins, des ingénieures, des enseignantes chercheuses, et des architectes. Un groupe mis à contribution pour servir de modèle de réussite dans le domaine scientifique. Le but est d’inciter les jeunes élèves filles à mettre de côté les idées préconçues.

“Il faut reconnaître que pour inciter les jeunes filles à faire des sciences, il faut forcément des modèles. Elles peuvent s’appuyer sur ces modèles là pour s’orienter plus tard. Les stéréotypes, dans la question du genre, ne permettent pas l'adhésion des femmes dans les matières scientifiques,” s’alarme Odile Osawa, cheffe de département “Genre” à la Primature.

Pourtant, il en existe qui peuvent bien susciter la vocation des jeunes filles, c’est le cas de Jacky Sorrel Bouanga Boudiombo. Post-doctorante en sciences physiques, spécialisée en chimie des matériaux, la Gabonaise a participé au prix de l’UNESCO 2021 pour les Femmes et la Science. Ses recherches actuelles portent sur la “Formulation et développement de médicaments: analyse systématique des solutions solides par co-sublimation.”

L’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO), entend apporter un appui au Gabon dans la promotion des micro-sciences à l’école.

“C’est une expérience à élargir dans des zones rurales où les jeunes filles sont délaissées faute de salles spécialisées. Nous allons y parvenir pour favoriser l’éclosion des femmes dans les métiers de sciences,” a déclaré Thomas Maganga, chef de département “Sciences” au Bureau Régional de l’UNESCO à Libreville.

Cette initiative conjointement menée par le gouvernement gabonais et l’UNESCO se veut une révolution silencieuse qui montre aux jeunes femmes africaines que se lancer dans la science est un défi qu’il est possible de relever… Même dans un continent où de nombreuses carrières sont encore liées au genre.