Source: LeFaso.net

L’Initiative Pananetugri pour le Bien-être de la Femme (IPBF) a procédé à la clôture de la session nationale de l’Institut Féministe Africain (IFA), ce samedi 30 avril 2022, à Loumbila. Débutée le 26 avril 2022, les participantes sont venues des quatre coins du Burkina.

Au nombre de 30, elles ont eu un programme très instructif. Elles ont pu connaître la vrai définition du féministe. Cette idéologie vise à lutter contre le patriarcat en prônant le droit des femmes. Il ne s’agit aucunement d’une guerre des sexes, mais d’une approche qui lutte contre les violences faites aux femmes.

Les participantes ont également pu revisiter les luttes, les combats et les engagements des ancêtres et des aînées en Afrique pour les droits des femmes depuis l’Egypte antique, jusqu’à nos jours. Aussi, les participantes ont pu s’informer sur l’histoire des luttes des femmes burkinabè face aux problèmes, aux défis, aux crises durant l’évolution du pays en identifiant des femmes pionnières au Burkina Faso cela, en vue d’en faire des modèles inspirantes.

Les féministes sont constamment en contact avec les violences subies par les femmes ou encore elles sont, elles-même victimes d’attaques (agressions physiques et verbales). Cela peut nuire à leur bien-être. C’est fort de ce constat, que les participantes ont bénéficié de la présence d’une psychologue. La session nationale a eu pour objectif de former les participantes sur le droit des femmes, des filles et sur le féminisme. En outre, il s’agit de renforcer les capacités des participantes à réaliser des interventions plus efficaces par une meilleure compréhension du contexte de revendications et de propositions dans l’espace africain.

Le thème retenu pour cette rencontre a été: “Relier les fils, croiser nos luttes, tisser des lendemains meilleurs”. “Ce thème répond à un besoin en tant que jeunes féministes africaines et du Burkina de relier le fil avec le passé. Avant nous, il y a eu des femmes qui se sont illustrées et se sont battues pour que nos droits soient respectés. Croiser nos luttes: nous savons que dans nos sociétés, nous avons plusieurs catégories de femmes. C’est pourquoi, dans ce processus d’interconnexion de notre lutte, nous avons voulu avoir un espace inclusif où toutes les femmes se retrouvent pour partager leurs besoins, leurs droits, leurs acquis. Croiser nos luttes est un point très important dans notre travail. Nous avons besoin d'être intersectionnel en parlant le même langage, en développant notre sororité, notre connaissance mutuelle afin de pouvoir compter les unes sur les autres. Tisser des lendemains meilleurs: nous avons fait cette ouverture afin que les femmes puissent se projeter sur le futur, à partir du présent et du passé, qu’elles réfléchissent à des initiatives et à des stratégies” a expliqué Micheline Kaboré, directrice exécutive de l’IPBF. Elle a affirmé que ces 5 jours ont été très instructifs et que les participantes se sont montrées très engagées et collaboratives.

Etre des relais pour la communauté
Sakinatou Ouédraogo est de l’Association ADDAD, qui lutte pour les droits des aides ménagères au Burkina. Cette participante, elle aussi féministe, a affirmé que cette formation a changé positivement sa vie. Elle a promis qu’au sortir de cette formation, elle pourra mieux expliquer l’idéologie féministe à sa communauté et surtout auprès de ses consoeurs, aides ménagères. “Je vais faire comprendre aux aides ménagères, que la femme a sa place dans la société. Nous devons être respectées et nous devons briser le silence ancré en nous depuis des années. Le système patriarcal oblige les femmes à être soumises. Aujourd’hui, des portes se sont ouvertes, et cela va nous permettre de défendre nos droits et de dire non, si nous constatons des violences” a-t-elle affirmé.

L’Institut Féministe Africain (IFA) est un espace d’éducation populaire permanent, présentiel et/ou virtuel initié par l’IPBF. Il fait la promotion des approches participatives, dynamiques, critiques, productives et transformatrices. Son leitmotiv est d’impulser la transformation sociale féministe. Il a pour cible, les féministes africaines.