Source: ONU Femmes
ONU Femmes a lancé un projet pour renforcer l’autonomisation économique des femmes du secteur du vivrier en Côte d’Ivoire.
Le secteur agricole constitue l’un des piliers de l’économie ivoirienne et les femmes représentent plus de 80% du secteur de la production, de la transformation et de la commercialisation des cultures vivrières. Cependant, lorsqu’elles s’engagent dans la vie économique, les femmes des régions rurales se heurtent à des obstacles en raison de la discrimination fondée sur le genre et les normes sociales, de leur participation disproportionnée au travail non rémunéré, ainsi que l’accès inégal à l’instruction, aux soins de santé, à la propriété, aux sources de financement et autres services. C’est pour contribuer à la réduction de la pauvreté grâce à l’appui à l’autonomisation économique et au renforcement de la résilience des femmes actives dans ce secteur agricole que l’Entité des Nations unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU Femmes, en abrégé) a initié le projet “Appui aux coopératives féminines du secteur du vivrier”. Son lancement officiel présidé par la Ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et du Développement Rural, Kobenan Kouassi Adjoumani, s’est tenu le 7 juillet 2022, à Toumodi, une des principales régions productrices de cultures vivrières, au centre de la Côte d’Ivoire.
Ce projet qui bénéficie du soutien financier de la Banque Africaine de Développement (BAD) ambitionne d’accompagner 322 organisations/coopératives ou entreprises de femmes principalement celles positionnées sur les maillons production, transformation et commercialisation des cultures vivrières de base. Il permettra un meilleur accès aux facteurs de production et aux marchés nationaux et régionaux plus rémunérateurs pour l’écoulement de leurs produits. Il contribuera également à améliorer l’accès au financement et aux compétences en gestion financière. Ce volet d’accès au financement sera assuré par la Société Financière Internationale (SFI) de la Banque Mondiale, partenaire de mise en œuvre du projet.
“Même si les femmes dirigent la production et la commercialisation des cultures de base, les coopératives dirigées par des femmes continuent de faire face à des défis majeurs aux niveaux réglementaire et institutionnel qui entravent leur capacité à fonctionner et à se développer correctement. L’accès des femmes au financement en Afrique reste particulièrement crucial pour faire progresser leur productivité économique et leur bien-être social”, a indiqué la représentante de la BAD, Dassanou Ester, pour justifier l’appui financier de l’organisation bancaire panafricaine à cette initiative d’ONU Femmes. “La Côte d’Ivoire est devenue le premier bénéficiaire de cette initiative avec cette subvention de 3 millions de dollars alloués à ONU Femmes et à la SFI pour ce projet d’appui aux coopératives féminines du vivrier”.
Par le soutien aux initiatives économiques portées par les coopératives de femmes du secteur des aliments de base en Côte d’Ivoire, le projet AFAWA veut notamment contribuer à l’amélioration de l’environnement des affaires grâce à la révision des politiques à incidence sur le développement des coopératives de femmes. “Concrètement, cette initiative vise à accroître l’accès des femmes aux financements adéquats qui leur permettront de consolider leurs initiatives entrepreneuriales et les mettre à l’échelle, de développer leurs compétences en gestion financière, en négociation et d’être accompagnées dans leurs projets grâce aux partenariats stratégiques que l’ONU Femmes a noués avec des institutions financières”, a précisé la Représentante résident de l’ONU Femmes, Antonia Ngabala Sodonon. “Nous capitaliserons également sur notre plateforme numérique “Buy from Women” afin de renforcer l’accès des femmes productrices aux marchés nationaux, régionaux et internationaux innovants et plus rémunérateurs”, a-t-elle ajouté. Lancée en mars 2022 avec le soutien du Gouvernement et de la BAD, la plateforme numérique “Buy from Women” d’ONU Femmes est une plateforme multiservices qui relie directement les agricultrices à l’information (le cours des produits, prix du marché), aux acheteurs et aux financements.