ATTENTION: MENTIONS DE VIOLENCES ET VIOLS

Source: L'Infodrome

La ministre Myss Belmonde Dogo a présenté, mercredi 27 avril 2022, lors d’un évènement en ligne, via Zoom, les chiffres alarmants des violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire.

Face à un auditoire composé des représentants des Gouvernements des pays SWEDD, des bureaux pays de l’UNFPA, des Communautés économiques régionales en Afrique, des partenaires d’exécution, des partenaires donateurs, des Organisations de la société, la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo a présenté les chiffres alarmants des violences faites aux femmes en Côte d’Ivoire.

Résultats d’enquêtes
La ministre Myss Belmonde Dogo a indiqué que selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 2011-2012 et le rapport 2021 d’analyse statistique sur les violences basées sur le genre (VBG) du Ministère en charge de la Femme, de la Famille et de l’Enfant (MFFE), 36% des filles ivoiriennes sont mariées ou en union avant 18 ans; 38% des femmes entre 15 et 49 ans ont subi une excision.

En matière de Mutilations génitales féminines (MGF), la Côte d’Ivoire enregistre parmi les taux les plus élevés de l’Afrique de l’Ouest, particulièrement dans le Nord-Ouest (87,9%), le Nord (87,7%), et l’Ouest (73,3%) du pays.

En 2021, sur les 3 193 cas de VBG rapportés, 84,91% ont été commis sur les personnes de sexe féminin dont 58,43% sont des filles mineures. L’analyse des données par tranche d’âge révèle que sur 693 viols, 89,46% sont commis sur des enfants.

En milieu scolaire, 754 élèves, soit 23,61% ont été victimes de VBG. Les élèves de sexe féminin sont les plus touchées par les viols dont la proportion est de 46,19%. En outre, 80,76% des cas de VBG déclarés ont pour auteurs des personnes connues ou qui ont un lien avec la victime.

Situation au Sahel
Présentant la situation dans le Sahel, la ministre de la Solidarité et de la Lutte contre la Pauvreté, Myss Belmonde Dogo a indiqué que les pratiques traditionnelles néfastes à l’autonomisation des femmes qui constituent les plus grands défis à relever sont: l’excision, les violences physiques, l’inégalité basée sur le genre, les mariages précoces et/ou forcés des enfants et des femmes et la déscolarisation des filles et des femmes dont les conséquences immédiates et à moyen termes sont l’hémorragie, le tétanos, la fistule obstétricale, l’exposition à l’infection au VIH et IST, la déscolarisation des filles, la perte de confiance en soi, la honte, la révolte.

Face à ce triste tableau, la ministre Myss Belmonde Dogo a confié que l’initiative “autonomisation des femmes et dividende démographique au Sahel”, ou “Sahel Women’s Empowerment and Demographic Dividend (SWEDD)” est une réponse concertée des chefs d’Etat du Sahel pour réduire la vulnérabilité des femmes et des filles et assurer leur autonomisation.

Cette approche, de l’avis de la ministre, vise à accélérer la transition démographique et à positionner la région de manière à capter un dividende démographique en investissant dans l’émancipation sociale et économique des femmes et des filles.

“Ce chantier (SWEDD), ouvert par les gouvernements dans les domaines de l’éducation des filles et l’autonomisation des femmes et jeunes constitue une priorité qu’il faut accélérer et étendre pour donner à nos Etats la chance de tirer le meilleur profit du Dividende Démographique et de ses retombées socioéconomiques”, a mentionné la ministre Belmonde Dogo.

Elle a informé que dans ce sens, la Côte d’Ivoire, en s’inscrivant dans cette démarche, s’engage fermement sur la voie de l’atteinte des objectifs de développement durable énoncés dans l’Agenda de 2030 des Nations Unies pour le développement durable, celui de l’Union Africaine 2063 et dans la position africaine commune sur l’agenda du développement après 2015, adoptée lors du sommet des chefs d’Etats de l’Union africaine en janvier 2014 à Addis-Abeba, en Ethiopie.

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